Et puis je me suis renseignée. J'ai lu, le Quran, et puis d'autres livres, et puis j'ai regardé des sites internet. Je suis devenue une vraie encyclopédie de toutes les fatwas possibles. (Qu'Il me pardonne, Il est le Plus Savant.)
Je vivais dans la peur. La peur de déplaire à Dieu, d'abord. Ensuite, la peur de Sheytan. Peur des djiins, peur du mal, finalement, que je voyais partout. Lorsque j'étais en compagnie d'autres jeunes, au lycée, par exemple, ce que je vivais était fou; mais je n'en avais pas conscience, à mes yeux, c'était eux, les fous, les égarés.
Ce n'était pas hallal, pas sunna, pas bien. Mais je ne voyais pas mon coeur se durcir, car Il m'avait ôté la vue, je ne comprenais rien, je me sentais proche de Dieu, comme jamais, presque humble, et pourtant j'avais dans la tête les mêmes délires d'autres gens, loin, ou morts. Des avis, ça signifie qu'un avis, c'est subjectif, ça signifie qu'il n'y a pas un seul avis pour régler la question, il y en a trente. Un avis, c'est une hypothèse. Une hypothèse, c'est une invention. Ils disent se détourner de l'innovation: Bi'da.
Mais qui est pire que celui qui invente un mensonge à propos de Dieu?
Nul autre que Lui ne détient la Science. Ils s'appellent Maitres, Savants.
Un jour j'ai compris.
J'ai lu quelque part le mot wahabbistes. J'ai lu le nom de certains auteurs, cités, comme étant des extrémistes; Ibn Taymiyya. Ibn Al Wahhab. D'autres noms encore.
J'ai seulement réalisé, alors, mon erreur. J'ai regardé mes livres. Les noms apparaissaient de nombreuses fois. J'étais dans une secte. Je faisais partie d'une mouvance religieuse extrémiste. Destructrice.